L'histoire du yoga ne se contente pas de se mêler à celle de la pensée, des religions, des mythes et des pratiques indiennes , elle s'est enrichie et complexifiée avec d' autres apports philosophiques et pratiques, souvent peu ou tardivement documentés, parfois peu connus ou même minimisés. Riche de cette histoire ancienne diverse et difficile à retracer, le yoga s'enorgueillit aussi d'origines possibles mais incertaines, parfois fantasmées qui se perdent dans les âges des rituels préhistoriques et des croyances originelles. Le yoga ses philosophies et ses pratiques se sont diversifiés, enrichis et modifiés aux contact de cultures, de modes de vie ou de valeurs symboliques différents. (14 Kock). Le yoga a souvent joué un rôle moteur dans des changements culturels religieux sociaux et politiques profonds . Il s'est à la fois adapté et exporté au grès de migrations, d'ouvertures de voies commerciales, de colonisations, de progrès scientifiques. Il a deja trouvé sa place dans la mondialisation contemporaine.
Le mot sanskrit योग ( yoga ) est apparu par écrit environ 800 ans avant notre ère dans le Rig Veda ainsi que dans le Satapatha Brahmana vers 600 avant notre ère. Selon beaucoup d' indianistes le mot yoga avait là un sens different de la discipline des philosophies et des pratiques qu'il designera ensuite.
Le yoga en tant que discipline psychocorporelle apparait pour la première fois dans la Katha Upanishad texte de l' Inde ancienne écrit probablement au VIe, Ve ou IVe siècle avant notre ère. Dans ce texte apparaissent deux traits caractéristiques du yoga: le contrôle des sens et de l'attention ainsi que la maitrise du corps
Des éléments essentiels du yoga apparaissent à la même époque chez les shramana des ermites ascètes qui s'excluaient de la société et de ses règles et s'engageaient
dans un travail de recherche de connaissance de maîtrise et d'absolu. Gautama le Boudha
fondateur du boudhisme était un shramana. Le mouvement des shramana introduit les concepts yogiques fondamentaux que sont l'unité corps-esprit ainsi que l'objectif d'émancipation tant vis à vis des dominants ( les brahmanes ) que de la souffrance inhérente à la
condition humaine. D'un point de vu pratique les shramanas introduisent deux composants du yoga: la concentration et la méditation.
Aux environs du Ve ou du IVe siècle, l'émergence du yoga bouleverse les traditions et les religions de l' Inde . C'est d 'abord l'apparition du Boudhisme et du Jaïnisme qui incorporent des formes de yoga. C' est aussi la transformation et la diversification du brahmanisme védique vers differentes formes d' Indouisme dont le Shivaïsme et le Vishnouisme où se developpent plusieurs types de yoga.
Diverses méta-physiques associées au yoga sont apparues en Inde dans cette seconde moitié du premier millénaire avant notre ère : le Samkya (9) et le Yoga sont devenus deux des six darçanas. Les darçanas sont des points de vue philosophiques dits astika de l'Inde ancienne. On les nomme astika car ils se reclament de l'orthodoxie de la pensée indienne qui reconnait l'autorité des Vedas. Les Yoga Sutra de Patanjali (10) compilées au IVe siècle (?) de l'ère actuelle élaborent une métaphysique dualiste classique à la base du yoga de Pantajali. L' Advaita Védenta théorisée par Sankara au VIIIe siècle (11) s'est developpée à partir du VIe jusqu 'au XIIe de notre ère. C'est une métaphysique non dualiste astika qui reconnait l autorite des Veda.
Le tantra puis les Natha Yogi au moyen age développent des philosophies non dualistes qui échappent à l'orthodoxie et aux rigueurs de la tradition védique. Tantra et Natha Yogi conduiront au Hatha Yoga médiéval. Le Hatha Yoga est presenté par certains auteurs comme une synthèese du tapas (techniques d'échauffement) de la tradition védique et du tantra de la tradition shivaïte. C'est avec le Hatha Yoga Pradipika (IVe) qu'une quinzaine de postures sont documentées.
Au XIIe siecle, le dathatreya yoga shastra décrit des techniques yogiques: le laya yoga, les mantra, le hatha yoga, les mudras, les bandhas et la méditation ( Marc Alain Descamps). Au XVII et XVIII siècle, apparaissent des ouvrages qui décrivent des centaines de postures.
L'intervention de Vivekananda (15) à Chicago en 1893 au Parlement des Religions, puis l'ouverture de l' école de yoga de Krishnamacharya (16) en 1924
à Mysore ont inauguré la phase d'implantation et de développement du yoga en Occident. Apres les orientalistes du XIXe sièle, des visiteurs occidentaux se sont
rendus en Inde à partir du milieu du XXe siècle pour rendre visite à des gurus indiens. A la même époque de grands yogi indiens, pour beaucoup élèves de Krishnamacharya, sont
venus s'installer en Occident pour y fonder de écoles de yoga et y délivrer leur enseignement. Ces échanges ont entrainé un développement rapide et considérable du yoga à partir de
l'Occident dans la seconde moitie du XXe siècle. Dès la fin du XXe siècle le yoga s'est mondialisé, diversifié, laïcisé et féminisé. Il existe maintenant toute une palette de
yoga psychosomatiques, méditatifs et posturaux (17) . Ces yogas contemporains sont pour la plupart des yogas posturaux (17) héritiers du Hatha Yoga médiéval et d'autres apports dont
ceux de l'ésotérisme (18) et de la gymnastique suédoise (19) . Le yoga s'est ouvert aux femmes en 1940 avec Indra Devi (20) une des deux femme élèves de Krishnamacharya avant
de se féminiser dans la seconde moitie du XXe siècle. Son développement très rapide en a fait un yoga de masse avec un large spectre de pratiques sous-tendues par des philosophies
différentes, avec de multiples écoles et un grand nombre de professeurs de yoga professionnels.
Pratiqué par des centaines de millions de personnes le yoga est devenu au XXIe siècle un enjeu
commercial, social et géo-politique. Touché par les dérives du sectarisme, de l'abus de pouvoir de quelques "gurus" malveillants, de l'excès de mercantilisation et de
l'instrumentalisation politique, le yoga s'est révèlé comme un lien "gymnosophique" ( 22) transculturel, et aspire à devenir un bien commun de
l'humanité (21).
Plusieurs hypothèses existent sur les débuts du yoga, sur ses origines.
La thèse que l'on retrouve chez beaucoup d'auteurs et que l'on enseigne dans plusieurs écoles de yoga contemporaines, est que le yoga date de l'époque védique où des premières caractéristiques du yoga seraient présentes avec le tapas (littéralement échauffement, effort, ascèse) qui consistait en épreuves que s'imposaient les brahmanes pour obtenir des pouvoirs surnaturels (1). Les Védas sont la mise en écrit d'hymnes révélés que les rishis à la fois bardes, sages et ermites, se transmettaient auparavant par oral et entre eux seulement. Les dates des hymnes védiques transmis de façon orale sont impossibles à déterminer précisément (1) mais les estimations pour les premières écritures des Vedas vont de 1000 à 500 (3) avant l'ère actuelle.
Selon une autre thèse le yoga remonterait à l'antique civilisation de l'Indus ou civilisation harappéenne. Cette thèse se base sur la découverte dans la cité harappéenne de MohenjoDaros de sceaux dont celui de Pashupati daté de 2300 à 2000 avant l'ère actuelle. Son découvreur a vu sur ce sceau un "Proto Shiva" assis en posture de lotus les talons en position de contraction du chakra racine. On a aussi retrouve à MohenjoDaros des statuettes en position assise évoquant les postures dandasana padmasana et sidhasana
Il faudra attendre 2000 ans avant de retrouver d' autres évocations du shivaïsme et plus encore pour voir des postures de yoga. Cette thèse est de plus en plus contestée par les études scientifiques récentes .
Enfin certains auteurs avancent que le yoga serait lié au chamanisme. Le chamanisme et le yoga ont de fait en commun un objectif fondamental celui d'améliorer la condition humaine. Un autre lien peut être établi entre chamanisme et yoga au vu des pouvoirs magiques du yogi semblables à ceux du chamane comme par exemple la possibilité de marcher sur le feu. Cet aspect chamanique dans le yoga serait du à l'influence de cultures mitoyennes de celles de l'Inde, en particulier à celle de l'Assam terre d' élection du Tantra , où se côtoient Indiens de langue indo-arya et Indiens de langue tibéto-birmane de culture chamanique. Le livre tibétain des morts (Bardo Thödol ) décrit la pratique du chamanisme tibétain antérieurement au développement du bouddhisme (X). Les origines du chamanisme restent mystérieuses. On retrouve des traces très anciennes du chamanisme partout dans le monde sans qu'on ait pu établir de liens objectifs, comme des migrations, entre elles: Sibérie, Asie centrale, Mongolie, Corée du Sud, Amériques, Australie, Afrique, Corse et surtout Arctique.
Déjà riche de son histoire ancienne et diverse, le yoga s'enorgueillit souvent d' origines possibles incertaines parfois fantasmées qui se perdent dans les âges des rituels et ceux encore plus lointains des croyances originelles. Objet Confronté depuis peu d' études scientifiques, le yoga offre bien des opportunités de recherche aux indianistes, aux archeologues, aux historiens, aux sociologues, aux médecins, aux psychologues aux philosophes et aux professionnels du bien-etre.
Les débuts de la civilisation de l Indus ou civilisation harappéenne dateraient de 8000 avant notre ère avec une phase pré-harappéenne" ( de 9000 à 8000 ) allant de simples villages à de véritables villes organisées.
Cette civilisation harappéenne s'est développée sur les bords des fleuves et des rivières dans une zone située au Pakistan et en Inde. Les deux grandes villes de Mohenjo Daro (sur l'Indus) et d' Harappa (sur le Ravi) furent découvertes puis fouillées par des archéologues à partir de 1920. Les fouilles ne sont pas terminées. Plus de deux mille sites de ce type ont été identifiés en Inde et au Pakistan.
Leur apogée est située entre 2600 et 1900 avant notre ère pendant la phase dite d'urbanisation. On estime à quarante mille habitants la population de la ville de Mohenjo Daro. La période entre 1900 et 1300 a vu le déclin et la disparition de ces grandes villes pour une période de cultures pastorales et agraires qui évolua vers une seconde urbanisation dans la vallée du Gange dans les années 300 avant notre ère.
Des déesses et des figurines de femmes se retrouvent sur des sceaux et font penser aux Divinités-Mères. Les sceaux trouvés dans les fouilles montrent des scènes de chasse, des cultes et des sacrifices, des animaux, des êtres en posture de lotus, des cornidés, des dieux, des déesses et des figurines de femmes qui font penser aux Divinités-Mères. Le sceau de Pashupati découvert a MohenjoDaros daté de 2300 à 2000 avant l'ère actuelle a eté interprété par son découvreur comme un "Proto Shiva" assis les jambers croisées en posture de lotus, les talons en position de conpression du chakra racine. On a aussi retrouvé à MohenjoDaros des statuettes en position assise pouvant évoquer les postures dandasana, padmasana et sidhasana.
Ces représentations et ces symboles familiers au véda, suggérent fortement une culture ancêtre à la fois du védisme et d'éventuelles traditions shivaïtes de cette même période. Les plus anciens textes védiques mentionnent la rivière Sarasvatî et décrivent un monde quasi-idyllique qui vivait sur ses rives, l'inscrivant bien dans leur tradition. Le commentaire des Védas satapathabrahmana mentionne des évènements astronomiques datant de 2100 avant notre ère ainsi que l'assèchement de la rivièree Sarasvati qui serait intervenu vers 2000 ou 1900 avant notre ère.
Cette civilisation harappéenne était très évoluée en matière d'urbanisation, de navigation et de systèmes de distribution des eaux. Elle possedait une écriture qui n'est pas dechifrée. On y cultivait déjà diverses céréales: riz, blé millet. L'organisation sociale et politique de ces cités n'est pas élucidée. Les fouilles archéologiques montrent l'absence de palais, de temples et de traces d'activités militaires.
Cette civilisation de l' Indus se serait effondrée à la suite de changement climatiques et géologiques ou d'invasions . L' hypothèse la plus souvent reconnue est celle de la raréfaction des moussons dans cette région. Des fouilles indiqueraient que la civilisation aurait tenté de s’adapter en changeant de variétés de céréales et de système de stockage, mais que finalement ces changements climatiques auraient conduit à l’abandon du système urbain. Parmi ces changements on mentionne aussi la sécheresse, le détournement et à l’assèchement de certaines rivières, affluents de l’Indus. D'autres articles mentionnent outre le changement climatique, de violentes épidémies, sur la base de découvertes de traces de trauma crâniens, de lèpre, et de tuberculose.
La spiritualité aurait tenu une place importante dans la civilisation harappéenne et aurait gagné les campagnes durant le déclin des grandes cités harappéenne avec la phase de regionalisation qui suivit.
Les liens directs entre la civilisation harappéenne et les traditions de l'Inde ancienne, sont
contestés par les tenants de la thèse dite "Théorie de l'Invasion Aryenne" (TIA). Selon cette théorie, des peuplades nomades, guerrières, venant d'Asie centrale, auraient
envahi le nord-ouest des Indes vers 1500 AEC repoussant les habitants vers le sud et causant la ruine des grandes cités de l'Indus. Ces peuplades auraient imposé une nouvelle culture, composé les
Védas, répandu la langue sanskrite à travers toute l'Inde, repoussant les autochtones dravidiens vers le sud du sous-continent. Cette TIA (Thèse de l'Invasion
Aryenne) contredite par des études archéologiques chronologiques et génétiques récentes ne perdure guère que dans quelques encyclopédies et quelques écoles contemporaines de
yoga.
Veda vient de vid un mot hérité du vieil-indien, qui peut se traduire par vision ou connaissance. Les védas sont des textes révélés aux sages indiens les rishis . D'abord introduits sous forme d'hymnes transmis oralement les védas se sont transmis oralement à l'abri du regard des non initiés pendant une periode indéterminée et quaiment impossible a évaluer. Leur origine et leur date de création ne sont pas déterminées. Les premier texte ecrit est celuid du Rig -Veda : il est en sanskrit védique une forme archaïque du sanskrit et daterait d'environ 1800-1500 AEC . Les mythes décrits dans les Védas mentionnent des évènements beaucoup plus anciens en particulier des évènements astronomiques datant du IVe millénaire AEC.
Les quatre véda sont quatre recueils de textes canoniques orthodoxes hindous: un recueil de stances forme le Rig Véda, un recueil de chants rituels le Sama-Veda, une collection de formules sacrificielles le Yajur-Veda; et un recueil composé d'incantations, de chants, de charmes magiques l' Atharvaveda .
Le Veda consiste en trois kandas ou hymnes, à savoir : Karma kanda : hymnes ayant pour sujet les rituels et autres actes, Upasana kanda : hymnes de dévotion, et Jnana kanda : hymnes de sagesse.
Le plus important des Vedas est le Rig Veda. Il contient des hymnes à la vie, au corps et à la terre. Le Satapatha Brahmana qui est considéré comme le commentaires (brahmana) sur les Veda le plus important parle des sacrifices rituels, du symbolisme et de la mythologie védiques.
On estime que les premières véda datent d'environ 1800-1500 AEC mais les mythes décrits dans les Védas mentionnent des évènements plus anciens en particulier des évènements astronomiques datant du IVe millénaire avant notre ère. Le satapatha brahmana mentionne aussi des évènements astronomiques datant de 2100 AEC ainsi que l'assèchement de la rivièree Sarasvati qui serait intervenu vers 2000 à 1900 AEC.
Le qualificatif védique est souvent utilisé aujourd’hui de manière plus large pour désigner l'âge des rituels plus anciens (de 4500 AEC à 500 AEC environ). Les diverses philosophies Indiennes ont pris des positions différentes sur les védas. Les traditions qui reconnaissent l'autorité des védas sont répertoriées comme orthodoxes ( astika ). D' autres traditions telles que les traditions Lokayata, Carvaka, Ajivika, Bouddhiste ou Jaïniste qui ne reconnaissent pas l'autorité des védas sont considérées hétérodoxes ou non-orthodoxes " ( nastika ) .
Le terme védique est aussi utilisé pour designer des traités postérieurs aux quatre Védas. Les écoles du Vedenta incorporent dans les Védas les Brahmanas (à partir de 600 AEC), les Aranyaka et les Upanisad (entre 800 et 200 AEC), les aphorismes Dharmasutra (entre 600 et 200 AEC) et les traités Dharmasastra (entre 500 et 300 AEC) ainsi que les épopées Mahabharata et Ramayana (entre 200 et 100 AEC). Une autre tradition, le vishnouime, inclut aussi la Bhagavad-gita (IIIe siècle AEC). Les Saintes Écritures en tamoul sont aussi désignées par le mot veda. Les "sciences védiques" contemporaines vont jusqu’à inclure dans ce terme védique les traités plus tardifs comme les vedanta, ou les traités de l’époque classique comme le VaisesikaSutra ou le Samkhya Karika, ces traités se situant dans la lignée orthodoxe astika "qui reconnait l’autorité des Vedas".
Le Veda consiste en trois kandas ou hymnes, à savoir : Karma kanda : hymnes ayant pour sujet les rituels et autres actes, Upasana kanda : hymnes de dévotion, et Jnana kanda : hymnes de sagesse.
Le plus important des Vedas est le Rig Veda. Il contient des hymnes à la vie, au corps et à la terre. Le Satapatha Brahmana qui est considéré comme le commentaires (brahmana) sur les Veda le plus important parle des sacrifices rituels, du symbolisme et de la mythologie védiques.
Sous l'égide des brâhmanes le védisme a évolué avec le temps passant peu à peu du ritualisme à la spéculation cosmogonique. Le passage du védisme au brahmanisme commence avec la rédaction des Brahmanas (à partir de 600 AEC) spéculations rituelles en prose. Et la transition du brahmanisme à l'hindouisme s'accompagne de la rédaction des Aranyaka puis des Upanishad ( a partir de 500 AEC)
L' époque védique
C'est à l'époque védique que la société indienne s'organise en quatre grandes classes: les brâhmanes (prêtres), les kshatriya (guerriers), les vaishya (paysans) et les shudra (serfs). Les varnas qui désignent ces quatre grandes classes fonctionnelles apparaissent déja comme les quatre gandes parties de Purusha ( l'être, l'esprit divin, le macrocosme ) dans les Védas. Les brâhmanes étudient et enseignent la science sacrée et procèdent aux sacrifices. Les kshatriya protègent le peuple avec leurs armes. Les vaishia s'occupent des élevages, des cultures et de la production des biens matériels en général. Le rôle, les droits et les devoirs des quatre grandes classes seront repris et règlmentés dans le Manusmriti à partir du IIe siècle EC.
A l'époque védique la famille constitue la cellule de base de la société, le village est fréquemment décrit comme le regroupement d’une lignée plutôt que comme un regroupement territorial.
La religion védique est une religion sociale et non individuelle. Par l'exercice du rituel védique, les officiants brâhmanes renforcent le pouvoir du roi, le raja, et assurent ainsi la prospérité du peuple. Les rites sont réservées aux trois premières classes (prêtres, guerriers, paysans) après un rituel d' initiation nommé Upanayana: à l’âge de sept ans, le jeune garçon, élevé jusque-là par les femmes dans le gynécée, reçoit l’initiation (upanayana) et doit ensuite commencer à apprendre ses devoirs religieux. Un maître lui enseigne des rites en lui faisant répéter des formules, tout en relatant les mythes qui les expliquent. Celui qui a passé ce rituel est dit deux fois né: le rituel marque sa deuxième naissance d'ordre spirituel. Il doit alors s'engager dans les activités propres à sa classe. À dix-sept ans, alors qu’il maîtrise le savoir religieux (Veda), il se marie. Les filles ne sont pas exclues de l’initiation, du moins dans la plus haute antiquité. Comme les hommes, elle recevaient l'enseignement spirituel.
Le Tapas
On trouve dans les Védas le tapas que beaucoup d' auteurs considèrent comme une pratique devenue un des composants du yoga. Tapas est le mot sanskrit signifiant brûler, chaleur, effort qui a donné le latin tepidus et le français tiède.
Selon Jan Gonda, " l' « ascèse », la brûlure intérieure créatrice (tapas), est à très haute époque l'une des méthodes habituelles des brahmanes pour s'élever au-dessus des conditions et capacités humaines normales et atteindre les buts poursuivis d'autre part par le rite. On espérait obtenir ainsi la révélation d'une sagesse secrète et le contact avec les dieux."
Selon Jean Herbert : Par tapas, terme dont on a donné beaucoup de définitions différentes et souvent fantaisistes, les hindous entendent un effort intense et
continu, combiné avec diverses austérités, et que l’on considère comme nécessaire pour atteindre le but qu’on s’est assigné. Littéralement, tapas signifie brûler. C’est une sorte de pénitence
destinée à échauffer la nature supérieure. Cela prend parfois la forme d’un vœu qui va du lever au coucher du soleil, tel que répéter le mot "Aum" toute la journée sans s’arrêter. Ces actions
produisent une certaine puissance que l’on peut convertir en toute forme que l’on désire, spirituelle ou matérielle. Cette notion de tapas a imprégné toute la religion hindoue. Les hindous disent
que même Dieu a fait tapas pour créer le monde.
Le tapas avait pour but la puissance car les brahmanes voulaient accroître leur pouvoir et le hisser au niveau ou au dessus de celui des dieux. Les postures des brahmanes pratiquant le tapas annonceraient celles des yogi. Le tapas se retrouvera aplus tard dans les nyama deuxième composant du yoga selon les Sutras de Patanjali, sous la traduction moderne d' effort, de "pratique avec ardeur" et dans le Hatha Yoga qui veut que l'échauffement du corps réveille l'énergie potentielle de l'individu la kundalimi .
Le mot sanskrit sramana ou shramana est dérivé de la racine verbale sram "exercer un effort, faire un travail". Sramana signifie donc "une personne qui s'efforce". Une des occurrences les plus anciennes de ce terme se trouve dans le Taittiriya Aranyaka. Le mot toungouse chaman en dériverait.
Dans l'Inde védique, existent des groupes qui ne placaient pas les Vedas au centre de leurs conceptions. On regroupe les enseignements spiritels non-védiques sous le label de "shramaniques" du nom des shramana les ascètes mendiants distincts des rishis véiques. Le Budha par exemple était considéré comme un shraman . L'existence de telles contrecultures différentes du courant principal dominant remonte même à la citée antique de Mehrgarh aux origines de la civilastion de l Indus 7000 AEC. Ainsi les muni (sages ecstatiques) et les keskin ( ascètes aux longs cheveux) sont considérés comme non védiques. Les śramanas apparaissent assez tôt dans la littérature occidentale bien que sous une forme imprécise. Envoyé en tant qu'ambassadeur auprès du roi Chandragupta Maurya par Séleucos Ier, Mégasthène a vécu 10 ans en Inde et a écrit son Indika, dans lequel sont mentionnés les sarmanès. Il est le premier à les différencier des brahmanes au sein de la catégorie des gymnosophistes.
Durant la période védique avec la montée du pouvoir des brahmanes, l'apparition de monnaies, le développement économique et commercial de la société indienne , un grand nombre de personnes essentiellement des jeunes gens sont partis hors de la société pour s'isoler, errer dans la forêts, accomplir des actes de mortification et d'austérité dans le but d'échapper à la souffrance et au cycle de réincarnations: ce sont ces shramanas ces ascètes mendiants ermites errants. Ce serait le mouvement des shramana qui aurait réellement introduit des philosophies et des pratiques du yoga telles que l'unité corps-esprit, l’objectif de libération des souffrances et des réincarnations, des postures, la concentration, la méditation.
Plusieurs mouvements shramana sont mentionnés au Ve siècle AEC. On retrouve des shramana dans différentes traditions, alternatives à la tradition védique comme le Jaïnisme, le Bouddhisme et la religion Ajivika aujourd'hui disparue. Le mot sanskrit shramana est dérivé de la racine verbale sram "'exercer, effort, travail". Shraman signifie donc "une personne qui s'efforce". Une des occurrences les plus anciennes de ce terme shramana se trouve dans le Taittiriya Aranyaka. L'idéal de l'errance des shramana a commencé à changer très tôt dans le bouddhisme, lorsque les bhiksu se sont mis à vivre dans des monastères, au départ des refuges saisonniers pour la saison des pluies, puis des résidences permanentes. Dans le Jaïnisme médiéval, la tradition d'errance disparut tôt également, mais fut ravivée au XIXe siècle.
source wikipedia
(Sanskrit: श्रमण; Pali: samaṇa) means "one who labours, toils, or exerts themselves (for some higher or religious purpose)"[1][2] or "seeker, one who performs acts of austerity, ascetic".[3] The term in early Vedic literature is predominantly used as an epithet for the Rishis with reference to Shrama associated with the ritualistic exertion. The term in these texts doesn't express non-Vedic connotations as it does in post-Vedic Buddhist and Jain canonical texts.[4] During its later semantic development, the term came to refer to several non-Brahmanical ascetic movements parallel to but separate from the Vedic religion.[5][6][7] The Śramaṇa tradition includes Jainism,[8] Buddhism,[9] and others such as the Ājīvikas, Ajñanas and Cārvākas.[10][11]
The śramaṇa movements arose in the same circles of mendicants in ancient India that led to the development of yogic practices,[12] as well as the popular concepts in all major Indian religions such as saṃsāra (the cycle of birth and death) and moksha (liberation from that cycle).[13][note 1]
The Śramaṇic traditions have a diverse range of beliefs, ranging from accepting or denying the concept of soul, fatalism to free will, idealization of extreme asceticism to that of family life, wearing dress to complete nudity in daily social life, strict ahimsa (non-violence) and vegetarianism to permissibility of violence and meat-eating.[14]:57–77[15]:3–14
Darsana signifie vue, vision, aspect, point de vue doctrinal, école de pensée, système philosophique, doctrine de salut. Ainsi une darsana désigne une école philosophico-religieuse. Dans l’histoire Indienne, on compte six darsanas six points de vue doctrinaux orthodoxes qui constituent le système philosophique astika système qui reconnaît l'autorité des védas, bien que cette reconnaissance soit très relative pour certains de ces points de vue.
La Mimansa est le point de vue théologique et herméneutique de la réflexion, dont la méthode est l'étude et la recherche dans les écritures sacrées et de la révélation. Son nom signifie « recherche », « exégèse ». Ce point de vue ou école de Jaimini se base sur le Mimamsa Sutra composé entre -300 à -100 AEC. C’est un système dualiste fondé sur les notions de bien et de mal. Il s’appuie sur les textes et les rites d’invocations et d’apaisements des Dieux notamment les rituels fondateurs des cultes sacrificiels védiques.
Le NyaYa est un point de vue logique, dont la méthode est la dialectique. Nyâya est la sixième et dernière école orthodoxe fondée par le brahmane Akshapāda Gautama. Son exposé le plus ancien est constitué par le Nyaya-sûtra de Gautama (Ier siècle EC ), qui systématise la logique indienne qui avait été élaboré jusqu'alors. Le nyâya rencontra alors une nouvelle phase, dite navya-nyâya, c'est-à-dire nouveau nyâya, avec Gangesa , auteur du célèbre ouvrage intitulé Tattva-cintâmani, le «Joyau parfait de la vérité» (1200 EC)
Le Vaiśesika est le point de vue de la distinction, de la particularité ou du discriminatif (vishesha), grâce auquel le monde peut être analysé. Le Vaisesika est un point de vue matérialiste, dont la méthode est l'expérience des sens. Ce point de vue se base sur le Vaiśessika-Sutra attribué au rishi Kaṇāda . Ce sytème présente une vue physique de l’univers basé sur l’insécabilité de l’atome. Philosophie dépassée de nos jours par les nouveaux concepts scientifiques de la matière de l'énergie mais qui était toutefois en accord avec les sciences physiques pré Einsteiniennes.
Le Samkhya est le point de vue cosmologique, dont la méthode est la spéculation intellectuelle. Celui-ci se base sur la doctrine du rishi Kapila. Ce système diffère du Védanta en ce qu’il est dualiste. Il voit une séparation entre la matière Prakriti et le Purusha l’esprit. La nature est la manisfestation de l’interaction de ces deux principes. Il s'agit d'un système dualiste opposant la nature (prakṛti) à l'esprit (puruṣa). La première est tenue pour un principe féminin, une déesse, dont l'union avec le principe mâle, le dieu-esprit, assure l'existence du monde (au sens de totalité des phénomènes). Dès que cette union est réalisée, Prakṛiti déploie l'infinie complexité des manifestations de sa puissance créatrice : le texte de base de ce darśana dit qu'elle « danse », cependant que le Puruṣa l'observe, impassible. On reconnaît là les thèmes majeurs du tantrisme, tels notamment qu'ils s'expriment dans le Yoga, où l'éveil et la montée de la Kuṇḍalinī (puissance féminine résidant à l'intime de chaque être) ainsi que son union avec l'ātmanpuruṣa déterminent le salut de l'adepte.
Le Vedanta est un point de vue métaphysique, dont la méthode est la spéculation abstraite. C’est le sytème de l' Advaïta Védanta, système non dualiste, un des sytèmes philosophique les plus importants de l'Inde. Ici tout est brahman (conscience, esprit, dieu) non manifesté et tout ce qui semble exister n’est que la projection de ce Brahman absolu. Etonnamment ce point de vue est en accord avec des théories récentes de physique quantique.
Le Yoga ou le Samkhya Yoga est le point de vue psychologique où l'individu est lié à la perception et à l'intuition du monde subtil. C'est un système pratique de concentration et de contrôle du mental des sens et des facultés intérieures. Ce système est à la fois l’écho du Védanta et du Samkhya. Le point de vue du Yoga se retrouve dans les Yoga Sutra de Patanjali ainsi que dans une grande variété de traditions védiques astika et non védiques nastika.
L'ère "oupanishadique" ou pré-classique est marquée par la contestation soutenue notamment par le bouddhisme et le jaïnisme du système des castes et des sacrifices sanglants du brahmanisme. Une contre réforme brahmanique voit le jour avec avec la composition, des célèbres grands poèmes épiques Ramayana et Mahabharata , du Kâma-Sûtra (IIIe siècle CE) et de l’Arthashâstra . Cette periode marque les déuts de de la diffusion de l’hindouisme (IIe-VIe siècle), du vishnouisme (vers 400 EC) et du tantrisme (vers 500 EC).
Upanisads ( 500 à 200 AEC)
Les Upanisads (500 à 200 AEC) sont la portion philosophique des Véda : leur thème est l'enseignement de la vérité ultime et des moyens pour l'atteindre. Ils sont destinés à des étudiants déjà contemplatifs qui se consacrent à la quête spirituelle. C'est là que se trouve la pensée non dualiste de l'Inde ancienne. On considère qu'il y a 108 Upanisads, dont une douzaine sont considérées comme majeures car elles ont été commentées par les grands maîtres de la tradition indienne (Shankara, Madhva, Ramanuja....).
Leur thème est la vérité suprême le brahman ainsi que la voie pour atteindre la connaissance de cette vérité. attention le brahman esprit suprême est différent du
brâmane qui est un religieux. Ces textes relèvent du domaine de la métaphysique, ils traitent de principes universels, du niveau absolu de l'existence,
Composés en sanskrit, les Upanisads adoptent un langage à la fois logique, poétique, mystique, suggestif, paradoxal et ésotérique. Les Upanisads sont des
révélations: des sages ont eu dans leurs méditations la "révélation" de vérités universelles. Les auteurs des Upanisads étaient des rishis (littéralement les
sages voyants). Les rishis vivaient retirés au cœur de forêts ou au bord du Gange, dans une liberté absolue, détachés de la vie du monde. Les détails de leurs
découvertes n'étaient pas livrés à tous ; ils n'étaient donnés qu'à ceux dont le mental était jugé prêt, à ceux qui étaient venus vers eux poussés par la soif de connaissance. Les
Upanisads ont été ainsi transmises par la chaîne ininterrompue des maîtres et des disciples. Pour les rishis c'est un long processus de pratique, de contrôle et de
discipline qui amène l'esprit à s'élever jusqu'à appréhender les vérités les plus subtiles.
Signifiant proprement fin (accomplissement) du Véda, le mot sanskrit vedanta désigne l'un des plus importants courants de pensée de l'hindouisme classique, l'un des six grands darsana systèmes philosophiques védiques. Il fut illustré par des maîtres tels que Sankara, Ramanuja, Madhava. Voué à la métaphysique, le vedanta emprunte les thèmes directeurs de sa problématique aux upanisad, à commencer par la célèbre équation entre atman et brahman: l'âme individuelle atman est identique à l'âme universelle brahman. Le soi n'est pas différent de l'Absolu. Ce darsana a produit ses œuvres majeures entre le Ve et le XIe siécle EC et gagna, progressivemnt, un tel prestige qu'il en est venu à éliminer tous ses rivaux, au point d'apparaître comme l'expression privilégiée de l'orthodoxie védique. Les grands réformateurs de l'hindouisme contemporain se recommandent presque tous du vedanta, qu'ils combinent le plus souvent avec la forme de yoga qu'ils recommandent.
Le vedanta définit la nature de l'existence enseignant que le soi atman est de même nature que le brahman, la réalité ultime indifférenciée. La vision de cette réalité est obscurcie en l'homme par une connaissance erronée (vikalpa) de lui-même et du monde, qui l'empêchent de vivre la plénitude de l'unité. Dans les Upanishads, la conscience pure, nommée brahman ( le soi universel ), est présentée comme le substrat de l'univers, à partir duquel apparaissent le monde (l'univers, la nature, l'espace temps) et aussi la conscience individualisée (ahamkara). Mais toutes ces formes, selon le vedanta, ne sont que des apparences illusoires, parce que seule la Conscience le Brahman existe en réalité.
Le monde tout entier n'est pas ce qu'il semble être : il n'a pas d'existence indépendante, il est la manifestation d'une réalité ultime, il est une simple apparence, et il surgit par le jeu de maya, le pouvoir créateur inhérent au brahman.
Advaïta veut dire littéralement «pas deux, non duel». Pour l'Advaïta Vedânta (Adi Shankara 800 CE), l'univers est une unique entité, une totalité interconnectée. Les distinctions entre objets résultent de l'ignorance de la vraie nature de la réalité, semblable au brahman, qui transcende le temps et l'espace. Dans cet état d'ignorance, l'individu est prisonnier des illusions du monde et n'échappe pas aux réincarnations successives, fruit de son karma. Cette doctrine du monisme est à l'origine du concept de la non-dualité telle qu'elle s'est répandue à travers le monde et essentiellement en Occident. On dit de Shankara qu'il a influencé énormément de penseurs indiens comme Sri Aurobindo, Tagore, Osho, Ramana Maharshi ainsi que les scientifiques du XXie comme Schrödinger et "l'école de Copenhague".
On peut résumer cette voie de la connaissance absolue enseignée dans les Upanishads par ces trois déclarations :
"seul le brahman est réel" (brahma satyam); "le monde est illusoire" (jagan mithyâ); l'individu n'est pas différent de brahman (jîvo brahmaiva nâparah).
Yoga préclassique
La création des Upanisads (terme qui signifie littéralement être assis auprès du maitre ) marque la période pré-classique du yoga. Dans ces textes, les sages abordent le yoga: ils font part d’expériences d’immobilité méditative ou de l’attention portée au mouvement du souffle. C’est une conception très mystique des rapports entre le corps et l’esprit qui s'y développe.
Le yoga apparaitra ensuite dans toutes les littératures spirituelles de l’Inde où il désigne des formes de discipline qui unissent le corps et l’esprit, l’homme et l’univers, l’humain et le divin, tout ce qui peut être « joint, uni » pour apaiser le mental, procurer un état de bonheur, de plénitude ou de libération, rendant complémentaire ce qui peut sembler être opposé . Ainsi le yoga va se retrouver dans les trois branches de l'Indouisme, du Boudhisme et du Jaïnisme.
Au cours du VIe siècle avant notre ère, le Bouddha Siddharta Gautama (qui était un shramana) a commencé à enseigner le bouddhisme qui souligne l'importance de la méditation et la pratique des postures physiques spéciales. Siddharta Gautama était le premier bouddhiste à avoir étudié le yoga.
Les deux grandes épopées, le Ramayana et le Mahabharata, sont les sources les plus importantes des différents types de yoga pratiqués pendant cette époque.
La Bhagavadgita (un chapitre du Mahabharata 300 avant notre ère) est entièrement consacrée au yoga et indique que le yoga
est une pratique bien antérieure. La Bhagavadgita donne une définition du yoga , aux accents "classiques", par la parole de Sri Krishna: " le yoga est la voie qui mène
à la délivrance de la souffrance, de la peine et de la mort: mais pour atteindre cet état ultime l'homme doit se détacher de l'objet des sens abandonner les œuvres et renoncer dans son mental à
toute volonté de désir. C'est seulement au pris d'un tel effort que le soi ahamkara est maîtrisé."
La Kathopanishad donne du yoga une définition similaire: "lorsque les sens sont apaisés, l'esprit au repos, l'intelligence sans agitation, le stade le plus
élevé est atteint. Ce ferme contrôle des sens et de l'esprit est défini comme le yoga"
La Bhagavadgita parle du Jnana Yoga (yoga de la connaissance), du Bhakti Yoga (yoga de la dévotion) et du Karma Yoga (yoga de l'action
Dans le Bhakti-Yoga l'état d' unité est approché par l'amour et la dévotion envers Dieu. Ce yoga prône aussi respect et attention pour toutes les créatures vivantes et l’ensemble de la nature. A l'opposé des principes de non dualité et de laïcité du yoga moderne, le bhakti yoga est une philosophie "dualiste" et une religion parlant de Dieu, même si chaque yogi est libre de choisir sa divinité. Le yogi ne cherche nullement à se fondre dans la conscience de l’unité, mais à jouir intensément de la présence de Dieu. Le Bhakti yogi ne va donc pas chercher à détruire son égoïsme psychologique, son sens de l’individuation, il va essayer de transformer son ego. Il ne va pas chercher à écraser en lui tout attachement, il va s’efforcer de transférer ses affections à sa divinité d’élection.
Dans le Karma-Yoga l'état d'unité est approché par l'action. Le terme karma signifie “faire, agir”. Toute action mentale ou physique est appelée karma. Karma est également le terme qui désigne la conséquence d’un acte. A l'opposé du principe général de libération des lois de cause à effet, le Karma Yoga fait référence à cette loi universelle de cause à effet. Ainsi, les événements qui se produiront dans notre futur n’arriveraient pas par coïncidence mais seraient les effets de nos actions passées et présentes. Notre destinée serait donc le fruit de notre karma. Dans la pratique avec la pensée positive, la sagesse et le service désintéressé, nous pourrions diminuer et atténuer les répercussions de notre karma et orienter progressivement notre destinée vers le positif.
Dans le Jnana-Yoga c'est par la connaissance que l'on atteint l'état d'unité. Le yoga de la connaissance nous mène à la libération parce que l’
on devient libre de ce que l’ on connaît. C’ est toujours l'inconnu qui nous limite, nous apeure et nous in-sécurise. Mais pour le Jnana-Yoga, la connaissance n'est pas que
connaissance intellectuelle. Elle a une dimension religieuse mystique puisque la connaissance c'est la réalisation directe de son unicité en unité avec "l'Être Suprême".
Au cours de cette période pré-classique, le mysticisme a décliné et a ouvert une ère de pensée plus philosophique. Cette évolution a été mise en relation par Mahele avec l'évolution du "mental humain". Selon lui, la plupart des hommes auraient perdu leur "mental stabilisé" de l'état de nature, puis leur "capacité à se concentrer" de l'état de shramanas, pour vivre en société "civilisée" avec un mental distrait (vikshipta citta).
Samkhya
Le Vedânta a associé à son développement ultérieur d'autres éléments philosophiques empruntés à une autre darsana, le Samkhya, qui définit par exemple trois "qualités" (les guna) présidant à la nature, trois modes d'existence, trois modalités de la matière : tamas (ténèbre), principe inférieur d'obscurité, d'inertie, de lourdeur, d'ignorance (surtout spirituelle), d'incapacité; rajas (rouge), principe de désir, action et passion; sattva (le fait d'être), principe supérieur d'équilibre, d'harmonie, de lumière, de sincérité, de pureté.
Le Samkhya est une des six points de vue (darsana) de la tradition philosophique hindoue. C'est un système qui prétend guider les disciples vers la liberté à l'aide d'une méthode systématique. Le yoga ne se comprendrait pas si l'on
négligeait le Samkhya: dès l'époque de la Bhagavad Gita, quelques siècles avant notre ère, le Samkhya apparaissait comme une des théories ayant inspiré le yoga.
Le Samkhya est attribué selon la tradition au rishi Kapila. Selon certains, Kapila aurait
vécu en 550 avant l'ère courante. Rien n'indique toutefois qu'il soit un personnage historique. Ruzsa in 2006,[37] for example, writes, 'Sāṅkhya has a very long
history. Its roots go deeper than textual traditions allow us to see. The ancient Buddhist Aśvaghoṣa (in his
Buddha-Carita) describes Arāḍa Kālāma, the teacher of the young Buddha (ca. 420 B.C.E.) as following an archaic form of Sāṅkhya'.[37] La Samkhyakarika qui aurait été composée au IVe ou Ve siècle de l'ère courante par
Isvarakrsna, codifie le samkhya.
Il s'agit d'un système philosophique dualiste et athée opposant Pakriti ( la nature, l'énergie, la matière) à Purusha (le soi, l'esprit, la conscience).
Pakriti le principe féminin est une « pure lumière éternelle», pleine de félicité, dénuée de toute particularité, sans aucun attachement, totalement libre et indépendante.
Purusha existe en nombre infini dans l'univers dilué et emprisonné dans la matière.
L'union de Pakriti et de Purusha assure l'existence du monde au sens de totalité des phénomènes. Dès que cette union est réalisée, Prakriti déploie les manifestations de sa puissance créatrice: le texte de base de ce darsana dit que Pakriti danse, cependant que le Purusha l'observe, impassible. On reconnaît là les thèmes majeurs du tantrisme, tels notamment qu'ils s'expriment dans le Hatha Yoga, avec l'éveil et la montée de la puissance féminine résidant à l'intime de chaque être (kundalini) ainsi que son union avec l'esprit (atmapura).
Pour le samkhya le monde est donc réel (à la différence du Védanta), mais est en proie à l’ignorance spirituelle. Cette ignorance est à l’origine de la souffrance, qu’elle soit physique, émotionnelle ou métaphysique liée à la condition pénible et transitoire de notre être. Ceci se traduit dans la croyance indienne par la perpétuation du cycle des réincarnations (samsara). La prise de conscience de cette insatisfaction permanente où "tout est souffrance pour le sage" conduit le jîva (le disciple) à prendre du recul par rapport à l’ensemble de la création et à poursuivre une ascèse individuelle, dans le but de mettre fin aux réincarnations (karma) et d' atteindre l'universel (nirvana). Tout le travail consiste donc pour ce courant philosophique du samkhya à dégager le Soi de l’emprise du non-Soi et à réaliser un état de libération totale appelé samâdhi (béatitude) ou moksha (libération). On retrouve là les thèmes du yoga défini comme chemin de libération individuel vers l'état d'unité .
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La période classique est marquée par l'éclosion de la philosophe samkhya et par la parution des Yoga-Sûtra de Patanjali . Les Sutras de Patanjali dateraient de l'an 400 de notre ère selon la
thèse la plus répandue chez les scientifiques et non de la fin du premier millénaire AEC, selon la thèse de la tradition indienne encore répandue dans les écoles de yoga. La thèse indienne
semblerait assimiler plusieurs Patanjali le médecin ayurvedique, le grammairien et l'auteur des Yoga Sutra.
Les Yoga-Sûtra sont devenues iconiques: elles ont été et continuent d'être une référence commentée et citée par une multitude d'auteurs depuis Vivekenanda et Krishnamacharia qui ont donné à ces Sutra une dimension pratique. Elles sont reprises par les écoles de yoga moderne.
Le Bouddhisme a été influencé par le yoga et en même temps a aidé à son développement. Bouddha avait pratiqué le yoga avec les maitres Arada Kalama et Udraka Ramaputra. Il y a des similitudes dans les concepts et les termes utilisés dans les écrits du bouddhisme primitif et dans les Yoga-Sûtra de Patanjali. Mahavira (fondateur du Jaïnisme) était contemporain de Bouddha. Il y a des similitudes entre les Yamas de Patanjali et les vœux des jainas.
notes references
(37) https://iep.utm.edu/sankhya/Ferenc Ruzsa , mail: ferenc.ruzsa@elte.hu Eötvös Loránd University Hungary
(4) GJ Larson, RS Bhattacharya and K Potter (2014), The Encyclopedia of Indian Philosophies, Volume 4, Princeton University Press, ISBN 978-0691604411, pages 10-11
(5) Agamas https://www.universalis.fr/encyclopedie/agama/2-les-agama-shivaites/
L'époque à laquelle le mot tantra a commencé à être utilisé est difficile à déterminer. Il n'est pas non plus possible de dater l'apparition des principes
et des pratiques tantriques. Comme pour le yoga il existe deux hypothèses relatives à l’apparition du tantra ; selon la première hypothèse le tantra préexistait aux
Védas dans la civilisation de l'Indus; selon la seconde hypothèse il serait un développement du Shivaïsme ou du Vishnouisme non-dualiste au début de notre
ère. Quelques symboles de rituels tantriques que l'on trouve dans la civilisation de l'Indus vers le troisième millénaire avant notre ère ainsi que les références du Vijnana Bhairava Tantra constituent des éléments en faveur de la première hypothèse. Le mot tantrisme est
un mot crée au XIXè siècle pour designer des principes des pratiques et des rites du tantra .
Selon ce qu'en rapporte la tradition bouddhique, il semblerait que le tantrisme ait été (re-)introduit au II eme siècle par Nagarjuna et aux environs de l'an 400 par Asanga. Le Vajrayana bouddhisme tantrique est apparu au IVième siècle. Le tantrisme shivaïte s'est développé a partir du IV eme siècle en Inde au Cachemire autour du traité Vijnana Bhairava tantra composé de 120 stances, dont deux évoquent la sexualité.
C'est pendant la période du VIième au XIIième siècle que fleurit la littérature tantrique avec des tantra bouddhistes, jaïnistes et indouistes. À partir du VIe siècle, on rencontre des cultes tantriques dans les écoles shivaïtes, dans le bouddhisme mahâyâna pratiqué principalement en Chine, Corée, Japon et Viêt Nam et dans le bouddhisme vajrayāna pratiqué principalement au Tibet, en Mongolie et au Japon. L'influence des tantra est également notable dans les cultures méditerranéennes d' Égypte et de Crête.
Avec le tantra la philosophie et la culture en Inde se démocratisent et gagnent de larges masses. Le tantrisme
influencera pendant plusieurs siècles la philosophie et les religions indiennes, y compris le jaïnisme qui était jusque là très indépendant. Le tantrisme prendra une influence forte
sur les domaines littéraires et artistiques dans le haut moyen age.
Le tantra propose la prise de conscience de notre unité fondamentale du corps et de l’esprit, du masculin et du
féminin, en relation avec l’univers, à tout instant et dans toutes les activités de la vie. Dans le tantra, la femme et l’homme sont vus comme des expressions des énergies cosmiques, représentées par le dieu Shiva ou le principe masculin et la déesse
Shakti ou le principe féminin. Pour le tantra la réalité est une et indivisible. Le tantra présente une synthèse de l'esprit et du corps qui permet à
l'être humain de réaliser pleinement ses potentialités.
Le tantra va ainsi substituer au yoga classique de l’ascétisme, un yoga de l'amour de la vie, un yoga du désir, qui transgresse les
règles brahmaniques de pureté, de non consommation d’alcool et de viande. Cette attitude anti-ascétique est liée à l'importance donnée au corps humain qui n'est pas dissocié de l'esprit. Le
tantra est unique en ce sens qu'il associe la jouissance bhoga au yoga.
Le tantra n'est pas une voie mystique reposant sur une métaphysique c'est avant tout une voie pratique de réalisation qui explique les moyens corrects et les voies pratiques, hors des contraintes morales et sociales.
Le Hatha Yoga reprendra la plupart des principes et bien des pratiques du tantra, bouleversant ainsi les anga de Patanjali et enrichissant de façon considérable les techniques notamment celles du pranayama, des asana, de la gestion de l'énergie avec l'éveil de la kundalini.
Protéiformes les pratiques modernes liées au Tantra ont en commun l'idée que les dualités qui sont en nous - féminin/masculin, spirituel/corporel,
bon/mauvais, extérieur/intérieur ne sont que les reflets d'une seule et même source. Aujourd'hui parmi les dizaines de traditions tantriques celle qui semble prendre le pas sur les autres
en Occident est le le shivaïsme non dualiste du Cachemire. Ce tantrisme shivaïte s'est
développé a partir du IV eme siècle en Inde au Cachemire . C'est un courant mystique non religieux sans Dieu sans autorité suprême. Il nous enseigne que le divin est en toute chose
et partout. Autrement dit toutes les expériences peuvent être traversées, il n'y a aucun interdit dans la mesure ou tout est de nature divine. " Le point de départ de l'expérience de la non
dualité n'est pas le rejet du corps mais au contraire sa dilation jusqu'à ne faire qu'un avec le ciel de la conscience" écrit le philosophe David Dubois dans son ouvrage
Introduction au tantra (Almora 2014).
Certains historiens voient les premières traces du Hatha Yoga dans l'ancienne civilisation harappéenne . Il reprend des idées et des pratiques du tantra et du shivaîsme, mais aussi des enseignements antérieurs en germe dans les Upanisad, chez les shramana. Le Hatha Yoga (yoga de la force, yoga de l’énergie) s'est developpé avec les natha yogi en Inde vers le Vè siècle. Il enrichit et développe considérablement les aspects pratiques du yoga classique. Il a démocratisé le yoga en le sortant de la domination des brahmanes et des castes élevées, donnant naissance à un yoga qui n'est plus réservé ni aux castes supérieures ni aux moines ni aux ascètes mais s'ouvre à tous. C'est le yoga de "l'homme de la rue", "des pères de famille", de l'être humain présent et actif dans la société dans le monde.
La littérature concernant le Hatha Yoga est de rédaction assez tardive (Xè
siècle). Les principaux traités de Hatha yoga s'appuient sur deux œuvres que la tradition attribue au guru Goraksanatha: la Goraksa-sataka et le Hatha-yoga
(ce texte est perdu de nos jours) qui dateraient du Xième siècle. Goraksanatha est considéré comme l'un des principaux fondateurs de la secte hindoue des Natha Yogin qui a
popularisé à travers tout le continent indien les principes et méthodes yogiques et en particulier cette forme de yoga nommée Hatha Yoga (yoga de la force, yoga de l’énergie) une
voie rapide et violente vers la libération.
Le Hatha Yoga s'est développé dans la seconde moitié du XXe siècle essentiellement à partir de l'école de Hatha Yoga de Krishnamacharia crée à Mysore en 1924. C'est le Hatha Yoga qui ouvre le yoga aux femmes en 1940 avec Indra Devi seule élève femme de Krishnamacharia. C'est le Hatha Yoga qui a relancé l'importance de l’ asana. C’est le Hatha Yoga qui est devenu populaire dans le monde entier et de façon massive en Occident au XX ième siècle, donnant naissance à la palette des yoga modernes.
Les traditions Indiennes sont depuis longtemps connues et importées en Occident . Quatre mille ans avant notre ère Dionysos le Dieu de Nysa va en Inde et en ramène des traditions telles que les transes, les kirtans, le vin, les thyrses ( Caducée ). En 326 avant notre ère, Alexandre le Grand va en Inde, y rencontre des yogis qu’il nomme gymnosophes (sages nus). A Alexandrie d'où partaient des bateaux pour les Indes, Pantène, Clément, Origène parlent avec révérence de la philosophie des Brahmanes de l’Inde. Porphyre raconte le départ du philosophe Plotin pour les Indes. Lucien, Apulée, Tertulien, Jamblique et surtout le gnostique Bardesane parlent des yogi. Al Birûni, mort en 1048, a traduit en arabe les Yoga-Sutra de Patanjali et écrit que "Yoga et Soufisme sont la même chose". A partir de là les Soufis de Perse comme Bistâmi ou Al Ghazali, connaissent les yogi et les chakra.
Le yoga s' est fait connaitre en Occident moderne avec les traducteurs de Langues Orientales. C'est en 1893 que le yoga fait une entrée remarquée dans le monde occidental au Parlement de Religions de Chicago avec la participation de Swami Vivekananda. Le livre de Swami Vivekananda sur le Raja Yoga traite de la voie de la concentration intérieure et associe pour la première fois le terme Raja Yoga au Yoga classique de Patanjali auquel il rajoute les techniques de Hatha Yoga telles que l’éveil de la kundalini (l'énergie psychique potentielle) et l'utilisation du prana ( l'énergie, le souffle).
Des voyageurs occidentaux partis étudier en Inde et plus récemment des yogi indiens dont les élèves de Krishnamacharya venus enseigner le yoga en Occident souvent à l'invitation de voyageurs occidentaux contribuent au developpement de masse du yooga en Occident.
(*) Source Marc Alain Descamps " Histoire du Yoga en Occident "
C 'est Sri Tirumalai Krishnamacharya (1888 – 1989) qui est le père du renouveau du yoga. Il est à l'origine du Hatha Yoga moderne et de ses dérivés contemporain. Krishnamacharya est indien, professeur de yoga, médecin ayurvédique et universitaire. Krishnamacharya qui a passé sept ans chez son guru Rama Mohana Brahmachari jusqu'en 1918 date à laquelle il est rentré à Mysore. Brahmachari enseignait le yoga et vivait avec sa femme et ses trois enfants dans une grotte dans l'Himalaya près de Manasa Sarovar au Tibet. Il enseignait plus de trois mille postures à ses élèves . Krishnamacharya ouvre son école de yoga à Mysore en 1924 et devient le professeur de yoga du Maharaja de Mysore entre 1928 et 1950.
D'après la biographie de Krishnammacharya "Krishnamacharya the Purnacharya" c 'est Brahmachari qui aurait
transmis le Yoga Kurunta à Krishnamacharya. Krishnamacharya a fondé partie de son
enseignement sur le Yoga Kurunta un texte ancien aujourdhui disparu. Ce
texte poétique avec des ryhmes et des versets s'est probablement transmis de façon orale. Ce texte
aurait pu être écrit par un ancien voyant nommé Vamana. Selon cette biographie le Yoga Korunta ne contenait pas seulement le système de
pratique du Yoga Vinyasa mais également les Yoga Sutra de Patanjali et leur commentaire le Yoga Bhashya rédigé par le Rishi Vyasa.
Krishnamacharya aurait aussi fondé son enseignement sur un manuel du XIX ième siècle le Sritattvanidhi dont la paternité est attribuée à un ancêtre du Mahâraja et il aurait aussi intégré
à son enseignement des éléments de gymnastique occidentale moderne.
Krishnamacharya compte parmi ses élèves les yogi les plus influents du XXième siècle. Son fils T.K.V. Desikachar né en 1938 est à l'origine du Viniyoga.
Son beau-frère B.K.S. Iyengar ( 1918-2014 ) est l'auteur de multiples ouvrages dont l'ouvrage de référence "Lumière sur le yoga" et il est le créateur du Yoga Iyengar.
Parmi les élèves de Krishnamacharya il faut aussi citer Indra Devi ( 1900-2002 ) seule élève femme de Krishnamacharia , A. G. Mohan né en 1945 et Sri K. Pattabhi
Jois ( 1915 – 2009) à l'origine du Yoga Ashtânga.
Depuis la fin du XXe siècles le yoga moderne intègre peu à peu des idées scientifiques notamment sur la santé et sur le psychisme. Les effets du yoga commencent aujourd'hui à être validés par la connaissance moderne et le yoga s'adapte à la culture occidentale. L'approche moderne du yoga est rationnelle raisonnable et laïque. Ainsi par exemple, en établissant des liens entre les concepts traditionnels du yoga et leurs origines anatomiques, Leslie Kaminoff a pu valider bien des traditions mais aussi mettre en lumière certaines erreurs et certains mythes qui perduraient.
Depuis la fin du XXe siècle on assiste à une revitalisation considérable de la pratique du yoga essentiellement à partir de l'occident, à sa mondialisation, à la modernisation de ses pratiques et de sa diffusion, à sa féminisation. Son développement très rapide en a fait en ocident un yoga de masse en occident.
Pratiqué par des centaines de millions de personnes le yoga est devenu un réel enjeu sanitaire, social, économique et politique. "Depuis 2014 profitant du succès
mondial du yoga, le gouvernement Indien a fait de ce dernier le fer de lance de son Soft Power sur la scène internationale : création d'un ministère du Yoga , résolution de l'ONU établissant une
journée mondiale du Yoga et reconnaissance du Yoga comme patrimoine national de l'humanité par l' UNESCO" explique le journaliste Raphael
Voix.
Depuis la fin du XX ième siècle, le yoga postural moderne héritier du Hatha Yoga s'affirme aujourd'hui comme une puissante technique de thérapie et de développement individuel, à la portée de tous.
Des millions d'indiens, environ 40 millions d'Américains et prés de 3 millions de personnes en France sont des adeptes du yoga. Le yoga se répand rapidement à partir de l'Occident y compris depuis peu dans le cadre d'entreprises, de collectivités et de clubs de sport.
Le marché mondial du yoga représentait 80 milliards de dollars en 2015. Il y a aujourd’hui différentes approches du yoga: l'une sera purement gymnique, une autre sera fondée sur un objectif de santé ou une thérapie, une autre cherchera la connaissance et le développement des énergies personnelles, une autre visera la maîtrise du psychisme.
Il existe aussi des dérives du yoga notamment vers la compétition gymnique, vers des sectes, vers le mercantilisme, vers le nationalisme.